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À la rencontre de Florian Genton : journaliste sportif et fondateur de la rubrique Be United


journaliste sportif présentant une émission de football

Journaliste sportif passé par RMC et Orange sport, Florian Genton officie depuis quelques années sur Bein Sports. Tous les vendredis, il anime la rubrique Be United, qui donne la parole à tous les passionnés du ballon rond, atteins de maladie ou de handicap. Pour Los Hinchas Football, Florian Genton, revient sur son rôle au sein de Be United, les motivations de ce projet, ainsi que son développement.


Florian, qu’est-ce que Be United?


Be United est une rubrique qui donne la parole à ceux qui ne l’ont pas, à tous les passionnés de football qui souffrent de maladies ou de handicaps. J’anime une émission de football sur Bein Sports le lundi et le vendredi qui s’appelle le Football Show, entouré de consultants avec qui on revient sur les matchs européens du week-end. Dans l’émission du vendredi, j’ai inclus cette rubrique, Be United, qui dure entre 3 et 6 minutes et qui permet à un passionné de football en situation difficile de passer à la télé et de vivre un moment de bonheur en pouvant échanger avec différents spécialistes présents sur le plateau, mais aussi d’avoir une vidéo, un maillot, une dédicace ou de pouvoir poser une question à son joueur préféré et de repartir avec des goodies Be United.


Qu’est-ce qui vous a poussé à fonder cette rubrique ?


J’ai décidé de fonder Be United, car mon deuxième garçon est porteur de la trisomie 21 et a souffert de problèmes cardiaques à sa naissance. Il a été hospitalisé de très nombreux mois à l’hôpital Necker à Paris, où ma femme et moi-même, avons passé beaucoup de nuits à ses côtés. Cela m’a permis d’être au contact d’enfants et de nombreuses familles qui partageaient ces moments difficiles. Peu de temps après, est arrivé le confinement, et durant cette période, j’ai eu le temps de réfléchir, de rentrer dans cette vie de la trisomie 21, de rencontrer des gens, des associations, ainsi que des spécialistes. Plutôt que de reprocher aux autres de ne pas en faire assez, je me suis posé la question de ce que je pourrais faire en tant que journaliste, et ayant la chance de passer à la télévision. Je voulais faire quelque chose de simple et d’accessible, c’est donc de ce fait que j’ai pris la décision de lancer Be United. Le confinement a accéléré le développement de nouveaux moyens de télécommunication, comme Skype, FaceTime, WhatsApp ou Zoom. J’avais pour but que l’on fasse quelque chose de simple, à travers un téléphone, une vidéo d’un passionné qui se filme. J’ai donc pris contact avec des associations, mais aussi avec des hôpitaux, dont l’hôpital Necker que je connaissais, et de fil en aiguille, j’ai démarché plusieurs associations. À présent, comme une petite victoire, ce sont plutôt les associations qui me démarchent pour offrir cette parenthèse de bonheur, de partage, et de joie à travers cette passion commune qu’est le football.


Quels sont les objectifs de cette rubrique ?


Les objectifs sont très simples, c’est d’offrir comme je le disais, un moment de bonheur, de partage, de joie à des personnes qui ont parfois un quotidien difficile. Quand on parle de handicap ou de maladie, on les associe souvent aux mots, douleur, peur, incertitude, tristesse voir parfois à la mort. C’est malheureux, mais c’est une réalité. Je m’étais dit qu’il existait beaucoup d’émissions dans lesquelles ces côtés-là étaient mis en avant, or, je voulais faire tout l’inverse, car en étant au côté de mon fils, je me suis rendu compte du travail extraordinaire que des gens font au quotidien. Cette rubrique a aussi pour but de mettre en avant des infirmiers, des médecins, des accompagnateurs qui dédient leur temps aux personnes touchées par différents handicaps ou maladies. À travers Be United, on a pour but d’essayer de faire évoluer les regards, afin qu’ils passent outre ces pathologies et qu’ils voient les personnes touchées, heureuses et souriantes. La force de la télévision rend possible de mettre ces enfants en lumière. Au début, on me voyait, un petit peu, comme le porte-parole de cette cause alors que pas du tout. D’ailleurs, si l’on devait me mettre une étiquette, je dirais que je suis plutôt un porte-micro que j’emmène à ces enfants, afin qu’ils puissent s ‘exprimer. Lorsque l’on est démuni de handicaps ou de maladies, il est très facile de s’exprimer, de prendre son téléphone pour communiquer à la radio, mais pour beaucoup de personnes ayant des pathologies, cela est plus compliqué, voire impossible. Je veux aller vers eux, leur tendre le micro et leur permettre de parler de leur passion, car qui dit passion, dit joie, partage, et bonheur sans oublier ce petit passage à la télé qui n’est pas anodin.


Pensez-vous que le sport puisse être un vecteur social pour les enfants ?


Le sport est effectivement un vecteur social pour les enfants, mais pas que. En ce qui concerne les enfants, nous avons tous dans notre jeunesse faits du sport, aussi bien à l’école qu’en club. Le sport permet à chacun de s’épanouir, de faire un travail sur soi également, mais il permet surtout, de créer un tissu social autour de tous, car c’est souvent à travers le sport que l’on se fait ses premiers copains. Personnellement, je le vois au quotidien dans les hôpitaux et à travers mon petit garçon. Le sport lui amène du bonheur et lui permet d’oublier pendant un moment son handicap. Quand je vois le développement des jeux paralympiques, on va dans le bon sens, mais pour aller encore plus loin, il faut voir ces personnes malades ou en situation de handicap, il faut les entendre, les montrer afin que les regards changent. D’ailleurs ce qui me rend fier et que je trouve extraordinaire, c’est quand des familles vous disent « vous avez peut-être sauvé la vie de notre fils, car depuis qu’il s’est vu à la télé, son regard à changé et il accepte de retourner à l’école, car finalement, il ne se trouve pas si mal que ça ».


À vos débuts, avez-vous eu affaire à des obstacles ?


Absolument pas, je n’ai eu affaire à aucun obstacle et j’essaye au contraire d’avoir ce coup d’avance afin de ne pas essuyer de refus de la part de la direction de la chaîne pour la mise à l’antenne. Je leur ai tout de suite dit que je ne leur demanderai rien. Il n’y a pas d’histoire de budget, car tout se fait par téléphone. On m’envoie les vidéos à travers différentes applications, donc ça n’engendre aucun déplacement. Je n’ai pas de besoins matériels, pas besoin de faire déplacer quelqu’un de la rédaction pour m’assister, je ne demande rien du tout si ce n’est la possibilité de partager ce moment à l’antenne. Mes patrons connaissent ma situation personnelle, donc de suite, ils m’ont encouragé et plus les semaines passent, plus mes patrons m’encouragent, du fait que le programme progresse et grandit à son rythme. J’ai pour habitude de dire que Be United est un marathon sans ligne d’arrivée. Si demain, nous avons l’opportunité de grandir, on le fera, c’est d’ailleurs ce que l’on fait depuis 18 mois maintenant, depuis sa création.


En Angleterre ou en Espagne, le monde du football s’implique de plus en plus dans l’inclusion des enfants qui ont des pathologies. Qu’en est-il du football français et voyez vous une implication plus importante au fil des années ?


Je me rends compte que chez nos voisins européens, ils sont très impliqués dans l’inclusion des enfants, mais je tiens à dire que cela est aussi le cas en France et que beaucoup de clubs œuvrent dans ce sens, même si leurs actions ne sont pas mises en avant. De nombreuses associations proches des clubs sont en lien avec les enfants que ce soit à Lyon, Paris, Lens, Marseille, Nice, ainsi que plein d’autres. Les clubs et les joueurs jouent le jeu, car pour la plupart, ils sont père de famille, ils connaissent ces situations et sont très heureux de pouvoir tendre la main à des enfants qui demandent une vidéo, un maillot, ou une petite attention. Je pense qu’aujourd’hui, les clubs effectuent un grand travail dans ce sens, que ce soit dans la vie de tous les jours, ou dans les stades et dans l’accueil des enfants en situation de handicap, et malgré le fait que nous ayons pris un petit retard sur nos voisins européens, il faut garder en perspective que les lignes bouges et que ça évolue dans le bon sens.


À travers quels types d’actions, le foot français s’investit dans Be United ?


Les clubs s’investissent tout d’abord en répondant présent à mes appels. Par exemple, avant l’Euro, j’avais fait une grande émission avec Didier Deschamps, qui avait accepté via la Fédération Française de Football, de venir pendant une heure dans nos locaux afin de répondre aux questions de personnes en situation de handicaps ou malades. Noël dernier, nous avions aussi fait une belle émission avec Marquinhos, Dimitri Payet, Christophe Galtier, Franck Haise, et Wissam Ben Yedder qui étaient venus répondre aux questions de ces jeunes passionnés. On a aussi Corentin Tolisso qui est très engagé sur ces causes-là, qui répondait à deux voir trois questions de jeunes après chaque match de l’équipe de France. Ce sont des gestes forts et la FFF s’est aussi engagée à inviter des enfants à Clairefontaine, afin qu’ils puissent avoir accès aux entraînements.


Est-il possible, en tant qu’individu de s’impliquer dans ce projet ?


Evidemment, plus on est nombreux mieux, c’est. D’ailleurs, il ne faut pas hésiter à me joindre via les réseaux sociaux, afin de donner la parole à ces passionnés. Si vous connaissez des jeunes amoureux de football en situation de handicap ou malade, qui traversent des moments difficiles, et pour qui passer à la TV donnerait du baume au cœur, contactez-moi, c’est la meilleure façon de m’aider. À terme, j’aimerais organiser d’autres événements, comme un match de football par exemple, ou réunir des personnalités comme j’ai pu le faire lors du Be United spécial Noël l’an dernier dans les locaux de Bein Sports. Pourquoi ne pas réitérer l’opération dans les années à venir, avec plus de possibilités, plus de personnes même si cela requiert plus de moyens. Je me répète, mais si vous avez envie de vous joindre à moi, n’hésitez pas. Si on peut donner le sourire à ces enfants et que vous avez des idées, n’hésitez pas me contacter, car tout est possible et nous ne sommes fermés sur rien. Tant que cela apporte du bonheur et des sourire, je prends.


Par la suite, quel futur aimeriez-vous pour Be United et est-ce que la possibilité d’en faire une association existe-t-elle ?


Dans un premier temps, j’aimerais que la rubrique continue d’être diffusée à l’antenne sur Bein Sports chaque vendredi. Par la suite, pourquoi ne pas réussir à créer des événements un peu plus réguliers, même si en 18 mois, le chemin parcouru est déjà énorme. Ce que je souhaite à Be United, c’est de continuer de se développer, avec l’aide des clubs, de joueurs, voire même d’anciens. Pour ce qui est d’en faire une association, je ne me suis honnêtement, pas encore posé la question. Le but est de ne pas aller trop vite et la possibilité de créer une association, pourquoi pas, mais pour le moment à l’heure actuelle, je n’en vois pas la nécessité.


Au vu de notre échange, est-ce que permettre à ces enfants d’échanger avec leurs idoles n’est pas finalement votre plus grande fierté professionnelle ?


Ma réponse est un oui, un grand OUI. C’est ma plus grande fierté professionnelle, c’est certain. Cela fait vingt ans que je fais ce métier, des émissions de football à la radio ou à la télé, j’en ai fait quelques-unes (rires) des matchs et des compétitions qui s’enchaînent aussi. Je suis extrêmement heureux et reconnaissant d’être à l’antenne, afin d’allier mon métier à ma passion qui est le football. Alors pouvoir en plus de cela, tendre une main et décrocher des sourires à des enfants, c’est extraordinaire. Ma plus grande fierté serait que Be United existe le plus longtemps possible.



PROPOS RECUEILLIS PAR RAFAEL CACERES

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