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Comme un air des années 70’



En ce début mars 2019, pour cette journée d’excursion Bundesliga, la découverte du Borussia Park de Mönchengladbach est au programme pour ce match à l’extérieur du Bayern de Munich. Mönchengladbach est un nom à la prononciation sur laquelle butent de nombreux non germanophones et que les Allemands abrègent très souvent en Gladbach. Quand bien même il ya le préfixe «Mönch» devant, cela n’a rien à voir avec Munich, la ville se trouve à la frontière néerlandaise, entre Düsseldorf et Eindhoven.


Cette affiche sent bon les années 70 où les 2 clubs accumulaient les titres (3 championnats et 3 coupes des clubs champions pour le Bayern, 5 championnats et 2 coupes de l’UEFA pour Gladbach). Gladbach a joué ses matches à domicile dans son vieux stade du Bökelberg jusqu’en 2004, la capacité en Bundesliga était de 34500 places et pour les grands matches de Coupe d’Europe, le stade n’étant pas aux normes UEFA il fallait aller s’exiler dans le stade hôte du Mondial 1974 de Düsseldorf. Le Bayern de Munich a quitté en 1972 son vieux Grünwalder Stadion pour devenir locataire de l’Olympiastadion construit pour les Jeux Olympiques de 1972 et fait passer sa capacité d’accueil de spectateurs de 32000 à 80000 (capacité plus tard réduite à 69000) avant de déménager en 2005 à l’Allianz Arena (75000 places) dont il est propriétaire.


Dans un temps sans droits TV, où les revenus des clubs dépendaient des sponsors et de la billetterie, avoir un grand stade a permis au Bayern de Munich de continuer à rester au sommet alors que cette différence d’affluence et donc de revenus a conduit Mönchengladbach à reculer au classement, ne jouant plus le titre mais juste la qualification en coupe d’Europe. Et se faisant recruter quelques uns de ses meilleurs joueurs dans les années 80 (Lothar Matthäus, Stefan Effenberg) ou son entraîneur Jupp Heynckes par le Bayern Munich. En 2004, fin de l’ère du Bökelberg remplacé par un projet immobilier, le club des Poulains se dote d’un stade moderne de 54000 places en conditions Bundesliga (avec places debout), 46000 à l’international, enfin ce club très populaire en Allemagne bénéficie d’un stade digne de son standing !


Lors de l’arrivée dans la ville de Gladbach, nombreuses sont les maisons en briques rouges. Le bus se gare au parking visiteurs, il est ensuite possible de se promener autour du stade. Au sol sur le parvis se trouve une dalle avec le nom des supporters qui ont contribué au financement du stade. Belle initiative pour remercier les nombreux anonymes sans qui un club n’est rien.


Autour du stade, des portraits des joueurs du onze type du club. Je photographie le numéro 5, le Suédois Patrik Andersson car c’est lui qui a marqué le but du titre pour le Bayern en mai 2001 à la dernière minute à Hambourg pendant que les fans de Schalke célébraient un titre qu’ils croyaient avoir enfin en poche. C’est moi qui ai sauté de joie en écoutant la radio allemande. Patrik Andersson, encore un grand joueur de Gladbach que la puissance financière du Bayern a fait passer de Gladbach à Munich...


Comme ce match est fixé à 18h30, il est possible de suivre tranquillement avec mon écharpe du Bayern la fin du mutliplex des matches de 15h30 sur un écran géant autour du stade. Un des matches oppose Schalke 04 à Düsseldorf, 2 clubs de cette région de Rhénanie du Nord Westphalie à laquelle appartient aussi Gladbach, où vit près d’1 Allemand sur 4 et qui, en fonction des promotions et des relégations, concentre chaque saison environ un tiers des clubs de Bundesliga (à choisir entre Dortmund, Schalke, Mönchengladbach, Düsseldorf, Cologne, Leverkusen, Duisbourg, Bochum, Bielefeld et Paderborn). Lors des buts de Düsseldorf, les gens se réjouissent du 4-0 de Düsseldorf contre Schalke.


Lors de l’entrée dans le stade, mes yeux s’illuminent, quelle belle arène! Le parcage dans le Kop visiteur, en quart de virage derrière le grillage me barre un peu la vue, la place coûte 47€ mais c’est ainsi, chaque déplacement du club le plus titré est un match de gala donc les places sont chères, d’autant plus que le Bayern joue toujours à guichets fermés.


A l‘entrée des joueurs l’hymne du club retentit, die Elf von Niederrhein (le onze du Bas-Rhin), les écharpes s’agitent, le tifo des ultras se met en place, le groupe Sottocultura fête ses 10 ans. Magnifique! Je m’assoie sur mon coussin de stade Bayern Munich, ce produit dérivé est bien pratique pour ne pas avoir froid aux fesses en hiver mais les sièges à clapet sont un vrai cauchemar pour ce genre d’accessoire, à chaque fois que l’on se lève, on doit ramasser son coussin.


Le Bayern mène rapidement 2-0 et calme les ardeurs des supporters des Poulains. Puis Gladbach revient à 1-2, l’occasion d’entendre la mythique musique des buts de Gladbach, Maria I like it loud de Scooter, avec en incrustation un commentateur radio qui s’égosille en criant «Tor, Tor». Il s’agit du commentaire lors du but victorieux de l’Allemagne lors du Miracle de Berne, la finale de la Coupe du Monde 1954.


L’ambiance monte mais le Bayern reprend les commandes augmente le score à 3-1, puis 4-1. Le 4e but est l’occasion pour le kop visiteur de célébrer les buts à la manière des fans de Gladbach. C’est jouissif d’autant qu’au match aller Gladbach avait gagné 3-0 à Munich. En fin de match, un dernier penalty pour finir à 5-1 et laver l’affront. Le Bayern a gagné sur l’ensemble des 2 matches, pour départager les 2 équipes en Bundesliga, ça ne sert à rien mais ça fait drôlement plaisir et cela sert à rappeler qui est le patron.



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